Vous pensez qu’il y a beaucoup trop de jeux interdits aux moins de 18 ans ? Tentons de démêler le vrai du faux. En réalité, d’après le PEGI un peu moins de 50% des titres publiés chaque année sont classés 18 ans et plus. D’autant plus que l’âge moyen des joueurs en France est de 39 ans (chiffres du SELL).
Le manque d’information autour de cette signalétique s’avère flagrant. En effet, les âges qui figurent sur les jaquettes ne sont qu’une recommandation d’âge.
Le PEGI ne teste d’ailleurs pas les titres. Il se contente d’un formulaire déclaratif rempli par l’éditeur, et peut exiger quelques vidéos de gameplay (l’éditeur choisit ce qu’il veut montrer).
![]() | PEGI 3 : Ce contenu convient à un public de tous âges. Aucune image ou son ne doit être susceptible d’effrayer les jeunes enfants. Seule une violence de style « dessin animé » est permise, à condition qu’elle soit utilisée dans un contexte humoristique. |
![]() | PEGI 7 : Les scènes présentes pourraient effrayer les plus jeunes joueurs. Des formes très légères de violence irréaliste ou suggérée sont tolérées. |
![]() | PEGI 12 : Ce contenu peut inclure de la violence envers des créatures imaginaires ou de la violence non réaliste envers des personnages humanoïdes. Les allusions sexuelles ainsi que les formes légères de langage vulgaire sont autorisées. |
![]() | PEGI 16 : Le contenu peut inclure une représentation réaliste de la violence ou de la sexualité, ainsi qu’une utilisation éventuelle de langage vulgaire (intensif). Références à la consommation de tabac et d’alcool possibles, ainsi qu’à l’usage de drogues illégales. |
![]() | PEGI 18 : Recommandé exclusivement pour les adultes en raison de la présence de violence crue, de la glorification de drogues illégales et de scènes sexuelles explicites. |
Des sanctions inexistantes
L’organisme ne dispose en outre d’aucun moyen de sanction ou de coercition tant au niveau des déclarations mensongères qu’à celui de la vente d’un titre à un mineur.
Comme le résume un vendeur de la plus grande enseigne de jeux vidéo de France : « Un exploitant de cinéma qui fait rentrer des gamins alors que le film est interdit au moins de 12 ans, il se fait fermer sa salle. Moi, je pourrais très bien vendre des GTA (18 ans) à des minots, mais je ne le fais pas car je suis responsable. Après s’ils reviennent avec leurs parents, je mets en garde les adultes mais, un sur deux finit quand même par céder à leur gamin. »
Si la plupart des éditeurs s’y conforment, différents acteurs n’en ont cure.
Valve (USA) avec sa plateforme de distribution de jeux dématérialisés Steam indique rarement le PEGI. C’est donc au public de juger si le titre convient à leur classe d’âge. Sur GOG (Pologne), plateforme concurrente de Steam, même constat.
Enfin, ni l’App Store d’Apple et le Play Store de Google, ne tiennent compte du PEGI.
Les jeux disponibles sur ces magasins d’applications bénéficient d’une évaluation d’âge. Elle est attribuée par les deux géants du numérique lors de la mise en ligne du titre sur leurs stores respectifs.
Une signalétique pas toujours explicite
Les indications d’âge sur fond coloré (vert, jaune et rouge) ne constituent que des recommandations d’âge minimum, définies par l’éditeur.
Si la plupart du temps, ils tombent juste, il arrive que des titres intenses au niveau psychologique se retrouvent « mal classés ». C’est le cas de The Wreck ou What Remains of Edith Finch.
Dénués de violence physique ou d’images traumatisantes, ils paraissent s’adresser à un public jeune. Dans ces cas, la supervision d’un adulte est requise.
La pastille d’âge est secondée par une série de pictogrammes : langage grossier, peur, sexe, violence, etc. Ils ne s’avèrent pas toujours explicites et c’est pour cela qu’ils sont sous-titrés.
Encore une fois, il faut s’informer sur le contenu du jeu. Un titre avec des courses de kart loufoques peut se retrouver avec un pictogramme discrimination ou violence alors qu’il s’agit juste de glisser une peau de banane sous les roues d’un concurrent.
À savoir : certains éditeurs ne placent qu’une partie des pictogrammes sur leurs jaquettes. Les jeux de hasard ou les achats intégrés, sous prétexte qu’ils sont facultatifs, passent souvent à la trappe.
On retiendra que le PEGI demeure un bon conseil. Cependant, il ne dispense pas de s’informer plus en détail sur le contenu d’un titre avant de se le procurer.