On fait le point sur les dates de sortie des films notables à Cannes 2023.
À Cannes, un film français a gagné à domicile ! Décerné par un jury mené par Ruben Östlund, ayant déjà gagné deux Palmes d’Or, le prix suprême du plus grand festival du cinéma mondial a été remis à Justine Triet pour Anatomie d’une chute – la réalisatrice, déjà responsable du très talentueux (et très névrosé) Sybil. Celle-ci s’est immédiatement fendue d’un discours sur la réforme des retraites. Pour la troisième fois, le festival récompense une femme, deux ans après la victoire de Julia Ducourneau pour Titane.
On l’a vu, la programmation était prometteuse. Maintenant, la sélection va sortir au cinéma, de manière diluée, toute l’année. Mais quand voir les films primés à Cannes, et les autres ? Petit tour d’horizon.
Les films primés à Cannes
Les rares avant-premières organisées par le réseau MK2 sont déjà complètes, les autres seront à surveiller : la nouvelle Palme, Anatomie d’une Chute, sort en salles le 23 août. Dans lequel Sandra Hüller, découverte en France via un rôle rigolo dans Sybil (et un rôle principal dans Toni Erdmann), est au cœur d’un film de procès haletant. Son mari trouve la mort, et l’enquête se mêle progressivement en portrait de la femme, et de la dissection de ce couple désormais disparu. Que s’est-il passé ? On se doute qu’on n’aura peut-être pas de réponse définitive, mais rendez-vous cet été.
En revanche, le grand prix, The Zone Of Interest, n’est pas encore daté. Dix ans après Under The Skin, Jonathan Glazer revient avec un film qui a envoûté la Croisette – c’était l’autre favori. On y suit une famille située juste à côté du camp d’Auschwitz, pendant la guerre. Peut-on ignorer si frontalement l’horreur ? Sa mise en scène, intégralement dans la suggestion, a plu au jury.
Le prix de la mise en scène, La Passion de Dodin Bouffant, de Tran Anh Hung, sortira le 8 novembre. Idéal pour retrouver Juliette Binoche et Benoît Magimal dans un film dédié à la bonne chère – comme souvent, quand on parle de cuisine, la sensualité n’est pas très loin. Les critiques le disent tous : ce prix est 100% justifié.
Le prix du jury, Les feuilles mortes, d’Aki Kaurismäki, est à attendre pour le 20 septembre. Cette histoire d’amour à Helsinki est remarquablement courte – 1h21, on espère que la relation en question durera plus ! De son côté, l’indispensable Hirokazu Kore-Eda a reçu le prix du scénario avec Monster – enfin, reçu… son auteur est Yuji Sakamoto – Kore-Eda délègue rarement cette tâche, et ça a été payant. Ce récit, qui alterne les points de vue sur un évènement dramatique, n’a pas encore de date pour sa distribution française.
D’autres films notables
Rendez-vous le 29 novembre pour la sortie de Perfect Days, de Wim Wenders, qui a valu le prix d’interprétation masculine à Koji Yakusho. Un film remarqué, sur le quotidien du nettoyage de toilettes publiques à Tokyo. Dans un pays où les interactions sociales sont aussi codifiées que les ablutions, on s’attend de facto à quelque chose de très profond et documenté.
Passons aux sorties imminentes concernant les films populaires vus à Cannes : le 21 juin sera une semaine chargée – il marque à la fois la sortie d’Asteroid City de Wes Anderson, et d’Elementaire, le nouveau Pixar (aux réactions qui oscillent entre le mitigé-plus, et le « plus que correct »). Une semaine plus tard, c’est au tour d’Indiana Jones et le cadran de la destinée. Vers un avenir radieux, de Nani Moretti, sortira aussi le 28 juin.
Deux semaines plus tard, le 12 juillet, les fans de cinéma turc accueilleront avec joie le nouveau Nuri Bilge Ceylan, Les Herbes sèches, dans lequel on retrouve Merve Disdar, prix d’interprétation féminine. La même rotation profitera à Le Retour de Catherine Corsini, un film poliment ignoré par les critiques. Enfin, De Nos Jours de Hong Sang-Soo ravira les fans de cinéma coréen le 19 juillet, et le prochain Pedro Almodovar, Strange Way Of Life, trouvera son chemin dans nos salles le 16 août. Voilà de quoi faire !
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