Élémentaire pourrait marquer le grand retour du studio Pixar, dans une forme un peu perdue depuis Vice-Versa, au cinéma.
Peut-on encore être surpris par Pixar ? Le Festival de Cannes semble avoir confiance, puisqu’il vient d’annoncer la diffusion prochaine d’Élémentaire en clôture de la prochaine édition du festival. Les années précédentes, d’excellents films comme Soul ou Vice-Versa ont déjà foulé la Croisette. Est-ce prometteur pour le prochain film de la vénérable écurie d’animation ?
Presque dix ans que l’internet s’est emparé de la même blague sur le studio Pixar : et si les jouets, les monstres, les animaux puis les sentiments avaient des sentiments ? Une constante scénaristique dans tous ses films, avec le besoin régulier de rentrer chez soi pour ses protagonistes.
Le scénario d’Élémentaire, réalisé par Peter Sohn, ne paye pas de mine – à Element City, le feu, l’air, l’eau et la terre vivent en parfait harmonie, mais où tout le monde est bien rangé et chacun chez soin. La suite, vous pouvez déjà la deviner : deux personnages que tout oppose se rencontrent. En l’occurence, Flam, une fille qu’on devine aventureuse et téméraire, et Flack.
Il sont respectivement doublés par Adèle Exarchopoulos et Vincent Lacoste. Pour nous, ce sont des superstars, comparés aux jeunes talents Leah Lewis et Mamoudou Athie, qui doublent la version originale. Ce trailer semble classique, mais il est déjà rempli de détails visuels, et le scénario réserve sans doute quelques surprises.
Il y a toujours de quoi croire en Pixar
Pourquoi est-ce prometteur ? Plus très loin des trente années d’activité, le studio californien a toujours incarné le fleuron de l’animation américaine. Des chefs d’œuvres comme Toy Story, Le Monde de Nemo ou Ratatouille sont immédiatement entrés dans la culture populaire. Le temps de mettre en place quelques franchises à millions, le rachat par Disney s’est traduit par une baisse de niveau créatif dans le studio, qui s’est mis à multiplier les suites sans saveur.
Mais depuis Vice-Versa en 2015, inégalé depuis, Pixar retrouve un second souffle. Même si les projets bis récents abondent et, parfois, déçoivent (Buzz, En avant, les suites difficile à justifier de Toy Story) restent des films de grande qualité, tels Soul, Luca et Alerte Rouge, qui témoignent tous d’un véritable renouvellement au sein du studio. Ces films prouvent une volonté de passer lentement à autre chose pour raconter des histoires, puis laisser une plus grande place à de nouveaux artistes et à miser sur leur diversité. Des films toujours divertissants et rythmés – Élémentaire pourrait être le nouvel opus du Pixar nouvelle génération.
Un avenir menacé ?
Mais attention, s’il n’était pas difficile de rivaliser avec Dreamworks il y a vingt ans, mais aujourd’hui, Sony Pictures est en train de mener la danse. Spiderverse, dont la suite arrivera dans les mêmes eaux qu’Élémentaire, influence aussi les projets de Dreamworks. Pixar ne pourrait bientôt plus être le leader artistique qu’il a longtemps été.
Un film Pixar au cinéma peut redevenir un petit évènement en soi. Depuis la pandémie du Covid, Disney a la fâcheuse habitude d’imposer quels films auront le droit de projection dans les salles et qui seront limités à Disney +, aux travers d’expérimentations qui trahissent les projets sur lesquels ils misent un peu plus. Un comportement qui a pu décevoir les spectateurs qui voulaient voir les films sur grand écran, mais aussi les animateurs déçus de travailler des années pour un projet pensé pour le cinéma, mais qui ne le verra jamais – une manière de révéler qui sont les équipes A et B, même si Disney a manqué de flair par le passé.
Le saviez-vous ? Le Roi Lion était, jadis, le projet de secours derrière Pocahontas, qui était censé être le blockbuster; la suite n’est qu’histoire.
Élémentaire, par Peter Sohn – sortira dans les salles françaises le 21 juin 2023.
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