Comment faire un bon film de jeu vidéo au cinéma ? Ne pas renier ses origines de jeu vidéo.
Est-il possible de pouvoir faire un film adapté d’un jeu vidéo au cinéma ?
Une question sur laquelle Hollywood se casse les dents depuis le début des années 2000, toujours confronté au même paradoxe. Plus les jeux vidéo adaptés semblent propices à passer sur le grand écran (Tomb Raider, Uncharted) plus ils sont accueillis mollement et accusés de ne faire que la même chose sans dépasser le média de base.
À l’inverse, c’est un aussi un jeu Naughty Dog qui fait mentir cette tendance – tout le monde apprécie la série The Last Of Us, adaptée avec talent. Mais cela fait quelques années que les plus grandes mégafranchises de jeux vidéo trouvent davantage grace chez les fans – Pokemon: Détective Pikachu, Sonic: le Film qui a déjà un troisième épisode de prévu, et maintenant Super Mario Bros: Le Film.
Faire honneur au jeu vidéo
Tous ces films ont la même propriété : bien reçus par les fans, ils subissent un accueil critique un peu plus modéré. Le film Mario est un bon signal que ce phénomène n’est pas prêt de s’arrêter – il capitalisera bientôt un milliard de dollars au box-office mondial. Alors, quelle est la recette gagnante ?
Le film Mario a sans doute essayé de faire un « film de jeu vidéo », sans se soucier de faire un bel objet cinématographique. En scénario, par définition quasi-inexistant, il compense avec les nombreux talents du studio Illumination : le rythme, une animation de très grande qualité, des textures détaillées (et une propension un peu énervante à caler des tubes eighties à des endroits improbables). Le film Mario est un métrage qui sait aligner de très nombreuses références sans jamais les frotter au visage du spectateur, qui sait s’amuser à rationaliser les mécaniques de jeu vidéo, et qui use de fanservice en apportant un peu de biscuit à l’univers de Nintendo que tout le monde connaît. Qui s’attendait à ce que Mario ait des daddy issues ? La première partie du film et la découverte du Royaume Champignons sont peut-être les meilleures.
C’est peut-être la meilleure façon de faire, à l’inverse de Sonic, qui adoptait l’approche inverse – le hérisson est transposé dans notre monde, et le film devient un buddy movie américain. Il est davantage présent dans le second film, mais il est regrettable de laisser l’identité du jeu vidéo, exotique et varié, sur le carreau.
Donjons et Dragons, un retour gagnant
Le film l’Honneur des voleurs, sorti le 12 avril dans les salles françaises, est la preuve que l’on peut aussi adapter un jeu de rôles après un premier essai raté (un film du début des années 2000 qui a la même réputation que le film live Mario de 1993). Cette nouvelle tentative, avec Chris Pine et Michelle Rodriguez, est un divertissement correct pour toute la famille. Les fans du jeu original y capteront aussi un grand nombre de références et de mécanismes, mais le film est suffisamment fluide pour expliquer son univers médiéval à tout le monde. D’aucuns pourraient trouver les effets spéciaux un peu lacunaires, mais ils convoquent aussi cette esthétique d’antan. L’humour y est bien dosé et il y a peu de gras – on se délecte même à voir Hugh Grant embrasser un rôle de félon, comme dans Paddington 2.
Elle est sans doute là, la recette d’un bon « film de jeu » : ne pas tenter de transposer le second vers le premier, mais simplement se contenter de restituer l’univers du-dit jeu, d’expliquer son scénario, et d’y rajouter sa touche. Si la franchise Super Mario y arrive, tout le monde est susceptible d’y arriver – difficile de faire moins cinématographique. Si, aujourd’hui, un film Tetris sort, tout devient possible : il suffit de ne pas oublier qu’on parle de jeu vidéo.
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