Sans réel ajout sinon une refonte graphique, le double jeu de stratégie de GBA est toujours aussi plaisant sur Switch.
Voici une preuve de supplémentaire qu’il n’est jamais trop tard pour redécouvrir la fantastique ludothèque de la Game Boy Advance. Après plus d’un an de décalage, la compilation Advance Wars 1+2 Re-Boot Camp est disponible sur Nintendo Switch, au prix de 59,99€. De quoi découvrir ou se replonger dans un excellent jeu de stratégie, pour tous publics.
Retour il y a 20 ans où, sur GBA, sortent Advance Wars et Advance Wars 2 : Black Hole Rising du studio Intelligent Systems, aussi responsables des excellents Paper Mario, mais aussi de Fire Emblem, dont la parenté est évidente. Deux jeux, adaptés pour l’Occident d’une franchise déjà antédiluvienne de Nintendo, qui s’imposent immédiatement comme des références de la stratégie au tour par tour, et qui donneront lieu à une paire de suites sur DS. Mais que vous fûtes là ou pas il y a 20 ans, ce remake offre un lifting honnête, sans modifications sinon graphiques, de l’expérience d’antan.
Re-Boot Camp était censé sortir il y a un an et a été repoussé à cause de l’invasion de l’Ukraine, il est maintenant disponible sur Switch.
Il était difficile de rendre la guerre « fun » début 2022. Advance Wars promet un postulat tout simple : des généraux au design cartoon, une guerre de gros pixels, et une lutte en tour par tour et case par case pour une expérience d’abord solo. Le gameplay est aussi simple que progressif – il faut gagner une carte en vainquant toutes les unités ennemies ou en capturant l’autre QG.
La guerre case par case
La première option demande bien plus d’explications. Il vous faut déplacer vos unités, chacune ayant ses propriétés de déplacement, de puissance d’attaque, et de défense. Infanterie, bazooka, tanks à gogo, unités mobiles, maritimes, volantes et logistique – tout ça s’apprend vite et bien. Deux surcouches à maîtriser cependant : le terrain et ses implications, et les propriétés qu’apportent chaque général. Tous et toutes ont un petit mécanisme en en plus, avec ses avantages et ses défauts, exacerbés quand vous utilisez le super pouvoir idoine. Une partie de shogi sophistiquée, dont on comprend vite les mécaniques progressivement amenées par la campagne.
Ce sera votre premier passage : la campagne du premier Advance Wars, dans laquelle, vous, l’armée d’Orange Star, affronterez les généraux des pays voisins, trompés par un ennemi tiers. Et dans le second jeu, vous incarnez tour à tour chaque armée pour vaincre les félons de Black Hole – et attention, Advance Wars 2 n’est pas un jeu aisé (arriver aux niveaux de Green Earth sonnera comme une récompense en soi). Modulo deux choses : votre serviteur n’est pas un habitué des RTS ou des autres franchises semblables de Nintendo (Final Fantasy Tactics, Fire Emblem) et cette nouvelle version offre un mode facile pour les plus frileux.
Trente heures minimum de stratégie
Au travers de ces deux jeux, on retrouve un plaisir de maîtriser une difficulté progressive, souvent assez musclée, dans les batailles – les mauvaises décisions se payent souvent très vite. Et l’on se plaît à avoir les cartes rebattues tout le temps, avec de nouveaux éléments, et de nouveaux généraux zinzins, souvent aux thèmes musicaux mémorables. Les parties sont longues, et mêmes si on peut les accélérer, il faut savoir supporter la répétition des animations de combat entre les unités. Le tout dans une direction artistique ultra mignonne et colorée, chatoyante, qui fait souvent oublier l’activité pratiquée.
Une fois l’essentiel du jeu acquis, le reste se sera ouvert entretemps, l’occasion de tester le mode multijoueurs. Possible en local chacun sur une console si tout le monde a le jeu, il est désormais possible de jouer en ligne mais uniquement avec vos amis sans matcmaking, c’est regrettable – et après une grosse trentaine d’heures de jeu, une fois les deux campagnes principales finies, de nombreux bonus s’ouvrent, comprendre : des cartes supplémentaires pour les plus aventureux, et un outil de création de niveaux. Attention, pour débloquer généraux, niveaux et éléments de personnalisation, il faut progresser dans le mode solo, et bien joué pour gagner plus de pièces.
Et si vous vous vous demandiez quelle est la différence apportée par le studio WayForward, elle n’est que cosmétique – des cinématiques et animations, ni contenu en plus, ni moins, mais tout de même un doublage français des personnages… mais pas toujours, dans un entre-deux un peu étrange. Dans les faits, Re-Boot Camp est toujours aussi plaisant, satisfaisant dans la victoire et pas trop frustrant dans la défaite, avec ses nombreux moments de bravoure. L’art de la guerre est juste vendue avec des ajouts maigrelets, et un prix conseillé trop grand – soixante euros, pour deux jeux GBA, c’est un peu trop.
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