Le nouveau jeu Zelda a toujours son souffle épique, mais manque peut-être un peu d’identité.
Pas besoin de recul, Tears Of The Kingdom sera probablement le jeu de l’année.
En seulement trois jours, le jeu s’est vendu à dix millions d’exemplaires, et s’impose comme le titre de la saga le plus rapide à se vendre de son histoire. Pourtant, pas facile de passer après Breath Of The Wild, dont il est la suite directe : ce jeu, sorti en 2017 sur Switch, est immédiatement devenu un jeu culte, a redéfini le genre de l’open world, et a changé la manière de concevoir une série déjà légendaire, mais très calibrée. Dans Breath Of The Wild, chacun peut vivre sa propre aventure, le faire dans l’ordre voulu, la finir au moment voulu… et la raconter – le tout dans une ambiance glauque et crépusculaire. Un jeu immense, à la mélancolie subtile.
Une carte déjà vue, mais augmentée
Six années plus tard (et après une année de peaufinage, le jeu est concrètement fini depuis un an) sort Tears Of The Kingdom, dont l’histoire reprend peu de temps après la fin du jeu précédent. Link et la princesse explorent les sous-sols du château d’Hyrule, tombent sur une momie et réveillent une malédiction qui, de nouveau, plongent le royaume dans le chaos et vous fait repartir à la recherche de la princesse. Cette fois, dans un monde en reconstruction – après ce second fléau, le royaume est désormais près en sandwich entre des débris célestes, et un sous-sol sombre et menaçant, rempli de miasmes. C’est peut-être une carte que vous avez déjà peut-être parcouru, mais elle est triplée, et donc frappée d’une grande verticalité qui donne une ampleur inédite à un jeu déjà très vaste.
Vous vous réveillez donc dans les airs dans un tutorial très ouvert, mais finement dirigiste, dans lequel vous apprenez les quatre principaux pouvoirs du jeu : celui d’agglomérer des engins de construction, celui de retourner le temps (l’amalgame de ces deux-là est redoutable), celui d’attacher de fusionner des objets avec des armes, et enfin celui de traverser le plafond et de monter une surface vers le haut. Généralement, celui-là sauve d’une situation en apparence inextricable.
Quatre pouvoirs indispensables
Le premier est le plus iconique, et fait, depuis dix jours, le tour des réseaux sociaux. Tears Of The Kingdom demande souvent de construire des véhicules pour résoudre des situations simples : traverser un plan d’eau, des rails, ou un seul rail – à vous d’attacher des planches avec des ventilateurs, des propulseurs, etc, pour vous débrouiller. Le jeu vous encourage régulièrement à faire des constructions, pas nécessairement sophistiquées, mais pour explorer le champ des possibles – une philosophie amusante, et d’autant plus surprenante qu’elle est éloignée de l’ADN historique de Nintendo.
Une fois le tutorial conquis, à vous de littéralement plonger vers l’aventure. De nouveau, vous pourrez reparcourir Hyrule, et repasser par une phase amusante de cartographie – d’abord en trouvant et en débloquant les tours d’observation, un usage amusant de cette verticalité, et une belle subversion des mêmes mécaniques telles qu’on les trouves dans les jeux Ubisoft – mais surtout en débloquant les sanctuaires, plus d’une centaine, répartis à travers les royaume.
La mécanique est la même que le jeu précédent; tous agissent en tant que téléporteurs, et sont autant de points qui vous permettent une grande mobilité. Mais chaque sanctuaire est surtout un mini-jeu, un puzzle, une idée à triompher. La majorité vous demande de résoudre un problème en utilisant vos pouvoirs, en faisant usage d’un peu de logique et de méninges. La plupart du temps, il y a une solution plus « évidente », mais les moyens de finasser sont souvent nombreux. Et à la fin, la promesse de renforcer un peu sa santé où son endurance, nécessaire pour la mission principale.
Une version améliorée de Breath Of The Wild
Pour découvrir ce qui est arrivé à Zelda, vous devrez de nouveau résoudre les problèmes des peuples Piaf, Goron, Zora et Gerudo, surmonter quelques énigmes puis vaincre les donjons respectifs. Ces derniers sont petits, ramassés, et consistent surtout à passer par trois ou quatre points précis, ouverts par des puzzles moins intuitifs que dans le reste de la saga. Et, à votre rythme, vous détricoterez un scénario plus simple, mais pas avares en grands moments, notamment de mise en scène.
Il n’y qu’une seule situation où on peut vous déconseiller le jeu – si vous venez de découvrir Breath Of The Wild. Et si, justement, vous venez de le faire pour vous « mettre à jour », vous subirez la comparaison – les seuls torts de Tears Of The Kingdom est un petit manque d’identité… et des contrôles pas toujours maniables; il y a trop de fonctionnalités pour trop peu de boutons, et des instructions pas toujours assez claires. Nous vous conseillons d’observer un temps de repos entre les deux.
Sinon, à vous un jeu immense, qui fait énormément d’efforts et fait montre de travail colossal pour injecter de la nouveauté à cette aventure. Breath Of The Wild est augmenté, amélioré, mais pas totalement réinventé. Même carte, nouvelle histoire, et quelques mécaniques en plus : la suite d’un très grand jeu, qui a la capacité d’hypnotiser tout le monde. Il ne manque que le souffle révolutionnaire du jeu précédent, mais le grandiose demeure.
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