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Publié le 22 septembre 2022
Réduflation et Cheapflation : Comment l'industrie agroalimentaire tente de berner le consommateur
Mise à jour 2
MAJ du 07/05/24 : Obligation d'information des enseignes sous peine d'amendes
Si vous suivez un peu l’actualité, vous avez peut-être entendu ce
Alors qu’un des “sports” de l’industrie agroalimentaire était jusqu’à présent de “gonfler” artificiellement la masse et le volume de certains produits en y ajoutant eau, agents de texture et autres additifs afin de faire de substantielles économies sur les produits finis, une nouvelle “mode” semble prendre le relais.
Cette fois-ci, l’idée est de réduire de façon quasiment imperceptible les quantités de produits tout en conservant le prix d’origine ou en l’augmentant très légèrement.
Le consommateur n’a ainsi pas l’impression de dépenser plus, la bouteille de soda par exemple, est plus ou moins au tarif qu’il a l’habitude de payer. Pour autant, il aura en réalité moins de produit et paiera donc mécaniquement plus qu’avant à quantité égale.
Si cette pratique touchait au départ les grands acteurs des boissons gazeuses, qui, impactés notamment par la hausse de la taxe soda en 2017 et du coût des matières premières, avaient décidé de réduire la taille de leurs bouteilles (passage de 2L à 1.75L et de 1.5L à 1.25L en 2018 chez Coca Cola par exemple), on assiste à une accélération de ce phénomène.
Les portions de certains chocolats, fromages ou encore sucres en poudre ont commencé à “fondre” depuis 2019 comme l’alerte l’organisation à but non lucratif Foodwatch France.
Avec le contexte actuel de hausse du prix des matières premières, du coût des transport et de l’énergie, la tentation d’augmenter les prix tout en rendant l'opération quasiment invisible aux yeux du consommateur est tentant pour les multinationales.
Si le procédé n’est pas interdit par la loi (à condition que les quantités et le prix au kilo soient correctement renseignées), beaucoup d’associations de consommateurs souhaiteraient que les changements de format soient clairement indiqués afin de ne pas “tromper par omission” les acheteurs.
Foodwatch France propose d’ailleurs de signer une pétition en ligne pour que les industriels soient tenus d’informer correctement les consommateurs.
Vigilance donc lorsque vous ferez vos courses, pensez toujours à vérifier la contenance de ce que vous achetez (certaines bouteilles de jus de fruit ne contiennent par exemple que 90 cl alors que le format habituel est de 1L) et bien entendu jetez toujours un oeil au prix au kilo, au litre ou à la pièce afin de ne pas être lésé.
MAJ du 09/02
L'enseigne Intermarché avait entamé une campagne de "pub" tonitruante contre les produits du groupe Unilever pour dénoncer la shrinkflation.
Avec des slogans comme "Knorr, j'adorais" ou encore "Il n'y vont pas avec le dos de la cuillère" (pour des crèmes glacées), le groupe français s'est attiré les foudres du géant néerlando-britannique qui a porté plainte en diffamation.
Unilever vient finalement d'être débouté pour ce chef d'accusation. Une victoire ? Un appel n'est malheureusement pas exclu.
De son côté, Carrefour a tout bonnement décidé de retirer les produits du groupe PepsiCo pour protester contre les hausses de prix.
Réaction responsable de la part des enseignes de grande distribution ou moyen de s'attirer la sympathie des consommateurs ? Je vous laisserai en juger...
MAJ du 09/02/24
Autre néologisme qui a fait son apparition même si la pratique n'est pas nouvelle : "Cheapflation" (contraction de l'anglais "cheap": bon marché et "flation" pour inflation) pour désigner le fait que certains industriels cherchent à réduire, supprimer ou encore remplacer des ingrédients de leurs recettes par des substituts bon marché pour augmenter leurs marges tout en maintenant un tarif de vente identique voire en l'augmentant.
En gros, on cherche à vous faire payer aussi cher ou plus cher un produit de moindre qualité.
Là encore, c'est l'association Foodwatch qui a tiré la sonnette d'alarme sur ces pratiques pour le moins douteuses.
Comme pour la réduflation, le phénomène existe depuis des années mais l'inflation et la baisse de pouvoir d'achat des ménages semblent encourager le processus côté industriel.
Foodwatch donne l'exemple de bâtonnets de surimi de la marque Fleury Michon dont la composition indique l'utilisation de 11% de moins de poisson alors que le prix au kilo a bondi de 40% entre 2021 et 2023.
Une façon possible (mais malheureusement pas certaine) de débusquer les produits incriminés est de repérer les aliments qui portent la mention "nouvelle recette".
Celle-ci est souvent mise en avant comme bénéfique pour le consommateur (sans sel nitrité, sans adjonction de conservateur ou de colorant) mais cache parfois tout simplement l'utilisation d'autres artifices pour proposer une recette moins chère à produire et donc de permettre une marge plus importante.
Si vous avez repéré un produit qui aurait subi ce traitement, il est possible de contacter Foodwatch pour que l'information soit largement relayée.
N'hésitez pas non plus à partager en commentaire les "anomalies" que vous avez pu observer lors de vos emplettes.
MAJ du 07/05/24
Le gouvernement semblant prendre au sérieux la gronde des associations de protection du consommateur concernant la shrinkflation, les supermarchés seront tenus d'indiquer clairement sur les emballages ou sur une étiquette à proximité si les produits ont subi une "réduflation" à partir du 1er juillet 2024.
Seront indiqués les quantités (poids ou volume) et les prix avant et après modification.
Ne seront malheureusement concernés par cette obligation que les magasins ayant une surface de vente de plus de 400m2.
Les indications devront apparaître dans les 2 mois de la mise en circulation des produits (denrées alimentaires et produits non alimentaires vendus dans une quantité constante).
Sans application par les enseignes de ces directives, des amendes allant jusqu'à 15000€ pourront être adressées.
Reste à voir si les grandes surfaces joueront le jeu et si une surveillance des bonnes pratiques sera mise en place...
> Arrêté du 16 avril 2024
Informations supplémentaires
Mise à jour 1
MAJ du 09/02 sur le procès Intermarché/Unilever et la Cheapflation
1085 commentaires
triés parLe problème, c'est que si une marque relativement honnête ne le fait pas, ses concurrents moins scrupuleux le feront, et elle perdra des parts de marché.
(modifié)
L'objectif en faisant ça, c'est de baisser les coûts de production, pas d'arnaquer le consommateur (enfin en théorie ).
D'un côté tu as les producteurs agricoles qui ont besoin d'augmenter leurs prix s'ils veulent pas bosser à perte; et de l'autre côté tu as les négociateurs de la grande distribution qui cherchent chaque année à baisser le prix d'achat (tout en augmentant le prix de vente, parce qu'ils sont malins ) avec la menace de ne plus acheter tes produits (au revoir volvic, badoit, etc)
Et au milieu tu as les conseils d'administration des groupes agro-alimentaires qui demandent de baisser les coûts chaque année d'environ 2%, pour pouvoir rémunérer les actionnaires.
Voilà voilà... Moi perso, après 20 ans à travailler là-dedans, j'ai tout plaqué et je me suis mis à mon compte dans l'informatique, parce que cette situation est juste invivable, et conduira fatalement à des fermetures d'usines et des licenciements massifs.
(bon par contre, c'est pas rose non plus en informatique... mince alors... )
Bref, ça serait un peu réducteur de n'accuser que l'industrie agro-alimentaire...
ps : félicitations, maintenant je te déteste officiellement pour m'avoir fait prendre leur défense
Les malins non seulement gagnent plus d'argent en vendant la même quantité d'hydrocarbures et de plastiques (et par conséquence la montée de la valeur de leurs réserves en dollars), l'inflation qu'ils ont causé leur rapporte encore plus avec la montée indiscriminée des prix au kilo et la disparition des concurrents locaux qui n'arrivent pas à suivre.
Puis la guerre qu'ils ont déclenché pour avoir le prétexte de créer de la pénurie en récupérant les exclusivités des contrats énergétiques, leur rapporte aussi car ils investissent aussi dans le monde de la défense et des médias, celles-ci financés avec l'argent du contribuable européen en jouant sur l'émotion et l'indignation, ce qui en plus leur fait des supporteurs de ce petit théâtre et qui ne se plaignent plus de leurs manipulations politiques et économiques pour les précariser et les dépouiller de leurs petits business et biens via la dette en raison de la "crise" ou "la bonne cause".
Le prix de l'immobilier montent en flèche aussi car depuis des années les grandes banques voyaient déjà ce scénario venir, et pour se protéger de la dévaluation, elles ont racheté des appartements dans les grosses villes, sans les louer tous, pour ainsi créer une tension majeure dans le logement et pouvoir augmenter continuellement le prix des loyers. Avec la diminution drastique dès crédit immobiliers accordés et la loi qui rentrera en vigueur en 2023, les gens avec peu de moyens pour faire des gros travaux ne pourront plus acheter, vendre ou louer un logement avec coefficient de performance énergétique inférieur à A ou B, et les gros groupes vont ainsi avoir l'avantage économique dans ce marché.
Ce n'est pas la russie qui a été punie, puisqu'elle vend toujours son gaz et son pétrole a l'Europe deux fois plus cher à travers l'Inde, la Chine et d'autres pays proxy; c'est bien l'europe et en particulier la France qui se sont toujours faites avoir par les neo mondialistes et conglomerats financiers, et ce depuis les années 70 avec divers traités économiques qui ont façonné l'union européenne et la monnaie peu souveraines qu'on a aujourd'hui.
leparisien.fr/eco…php
La Cheapflation est partout ! sauf peut être les scotch des chez Action qui reviennent souvent enflammer les débats de moins en moins cher pour une qualité similaire.
Unilever enregistre un bénéfice net de 3,5 milliards d’euros, en hausse de 22,1 %
lsa-conso.fr/uni…261
"Innocent" par exemple. Quand ils sont arrivés sur les jus de fruits frais, ils ont fait les jus en 900ML et les smoothie en 600 ou 700ml. Les 2 s'affichent entre 2 et 3€. S'ils vendaient un littre, ils dépasseraient des seuils psychologiques et le produit peinerait à se vendre (modifié)
Ultima mini adultes au poulet, un peu moins de 4€ pour 1k500 avant covid... je les donne à mon chien 🐶 depuis plus de 10 ans.!
Il y a un an : 5€17... environ...
Ces 6 derniers mois : 6€29 chez Carrefour pour un poids total de 1kg350...
Une augmentation de 50% et une perte de 150gr 😡
D'ailleurs j'ai remarqué que mes paniers LIDL reviennent au même prix, voire plus cher certaines fois, que dans des supermarchés type Carrefour, Cora, etc ...
Cest une idée qui n'est pas si bête.
Donc marge énorme au final
(Je n'ai pas lu les 200 commentaires)
Par exemple des Cookies avec la mention "Sans huile de palme" sur l'emballage peuvent contenir de l'huile de palme suite à une demande de dérogation pour cause de "pénurie" d'huile de tournesol (pour la raison que l'on connait tous).
Seule la mention dérogation est notée sur l'emballage dans le même encart que la DLC/DLUO.
Cf : Vidéo de Food Checking 8m28
Article du Parisien
Tableau de la DGCCRF avec 5447 dérogations (à cet instant T)
Dans l'absolu même si c'est "incorrect", ça ne pose qu'un souci marketing, personne ne va s'en plaindre je pense.
J'ai vu cette semaine des promos sur des capsules Dolce Gusto. A priori le prix est intéressant (2.50€) mais en fait il s'agit de boites de 12 contre 16 habituellement.
En promo la boite est à 2.40€ soit 20cts la capsule (au lieu de 0.30cts) mais si on compare à une boite normale la réduction est beaucoup plus faible donc méfiance.
Cette marque n'a jamais changé cela...
Et tous ceux qui utilisent les boîtes de mouchoirs premier prix de Carrefour ont tous remarqué qu'aujourd'hui on se mouche dans nos doigts et dans un carré de plus en plus petit ! La qualité a baissé de ouf... La quantité et le prix lui grimpe.
Les biscuits de plus en plus légers de moins en moins dense parce que dedans elles insuffle de l'air... Si on pesait un choco prince dit il y a 30 ans avec un d'aujourd'hui on prendrait peur !
Ça fait 15 ans au moins que ça a commencé ces conneries, c'est inadmissible, c'est à vomir et que ce soit autorisé cet abjecte on nous prend pour des cons et nous on a pas le choix, le mieux est de toujours regarder les prix au kilo et au litre et de comparer sur cette base avec une règle de trois si pas indiqué lors des promos clairement.
Relou au final... (modifié)
Les bouteilles de lait que je prenais pour les biberons de mon fils... D'un seul coup la bouteille tenait plus la semaine alors que je fais des biberons au ml. J'ai changé de marque pour retrouver la contenance habituelle.
Le prix est toujours indiqué sur une unité quantifiable (litre, kilo, unité…), suffit juste de regarder cette valeur (ça fait 20 ans que je ne regarde plus le prix des produits mais le prix par quantité).
Au drive, pareil, parfois le prix au kg est remplacé par le prix à l'unité (donc le prix de l'article) ce qui ne permet de comparer facilement.
Sinon, même si je fais attention et regarde la plupart du temps le prix au kg, je me suis fait avoir sur le beurre président : je n'aurais jamais imaginé qu'un beurre ne fasse pas 250g mais seulement 225g. (modifié)
Honteux!
Je n'en achèterais plus de sitôt.
A choisir, j'aurais préféré une simple augmentation du prix, là pour garder le prix on diminue la portion, c'est clairement pour berner le consommateur!
- Boycotter les grandes surfaces
- Toogoodtoogo (Spars, boulangeries,...)
- Aller au marché (presque pas d'inflations constatés !)
- Manger moins de produits transformés
C'est pas si compliqué quand on réfléchit un peu. (modifié)
Mais là où ça devient vraiment vicieux, c'est que de nombreux additifs vont agir sur la rétention d'eau dans le produit, ce qui au final ne va pas impacter le prix au kilo. (et ni vu ni connu le prix/kg semble ok)
antioxydants
acidifiants -----> Additifs ayant une fonction d'agent de rétention d'eau/d'humidité
émulsifiants
Additifs
En gros on nous vend de la flotte au prix du produit. Perso ça me fait :
Le jour où Lipton a brisé mon petit coeur de consommateur :(ils ont mis un double fond, l'élément de droite se trouve initialement au fond de la boite,)
Ca fait aujourd'hui 9 ans que Lipton m'a trompé
(Et dans le même genre je soupçonne fortement aujourd'hui une marque de dentifrice de mettre de belles bulle d'air dans ses tubes)
Connaissez-vous des organismes qui recensent ce genre de manœuvres et épinglent les pires élèves ?
Si une telle initiative n'existe pas encore, je suis motivé à construire quelque chose qui permettrait de mettre en lumière les pratiques honteuses des industriels. Car non, je ne connais pas par cœur le prix au kilogramme de tous les produits que j'achète.
Merci d'avance les Dealabsiens
Là, quasi impossible de ne pas s'en rendre compte
Me suis tournée vers un autre eau
réponse : 4 paquets de 15 tranches = 60 tranches = 4 x 1,85€ = 7,40€
donc 60 tranches / 3 = 20 tranches = 7,40€ / 3 = 2,46€ pour 20 tranches !! Donc, on a ici un exemple simple d'une inflation de quasiment 100% au lieu des 7% officiellement donnée par tous les médias !! (modifié)
Pas fou les mecs
Comme quoi, la libéralisation à outrance, d'apparence anodine ou bénéfique au consommateur dans un premier temps, finit quasiment toujours par profiter aux distributeurs et industriels.
Un autre produit d'1kg était pesé à 900g (sur plusieurs paquets différents...) Du coup on paye encore plus cher pour moins vu qu'on fait confiance au paquet et au soit disant grammage indiqué...
Je suis producteur maraicher en permaculture et je ne vends pas aux enfants du capitalisme, mais aux consommateurs conscients des conséquences de leurs choix sur leur environnement et leur santé, la qualité des produits. On préfère dépenser plus dans des produits qui modifient notre apparence plutôt que dans ceux que notre corps ingère...
Notre métier est dur, mais on nous dit qu'on est trop cher, alors qu'on ne dit rien quand on paye une fortune pour enrichir des gens dans des bureaux.
Alors Vive la shrinkflation !
Le monde est la conséquence de nos choix, même si ça vous embête de trop réfléchir et que vous préférez l'ignorer (modifié)
je fais parti de la team "faux débat"
c'est pas comme si on n'avait aucun outils auquel se fier : faut juste prendre l'habitude de ne se fier qu'au prix au kg.
y pas que les quantités qui peuvent évoluer
parfois (souvent même), pour un même produit, il vaut mieux l'acheter à l'unité que par lot.
après si on doit forcer/militer/pétitionner pour un truc c'est plutôt pour un affichage plus grand de ce prix et qu'il soit systématique.
Ils ont même obtenu du gouvernement l'autorisation de le faire sans communiquer dessus et je parie qu'ils ont bien l'intention de continuer.
Cet argument, risible, relève du même enfumage, que celui ressassé jusqu’à la nausée du « En France on a l’inflation la moins forte d’Europe ».
Evidemment quand le kilo de tomates est à 4€ à Paris mais qu’il est à 1€ à Barcelone, vous pouvez faire ânonner aux médias qu’une augmentation de 5% ici est moindre que 7% en Espagne : incroyable non ?
Mais je me tromper totalement les industriel sont de la pire espèce sur bcp de produit et parfois sur la majorité d un rayon c les industriel qui marge le plus .
( petite anecdote : pendant deux mois je n est pas réussi à commander ( la marque fleurette ( salade en sachet ) qui représente une grosse parti du rayon ) l’a commercial que je connais bien me dit honnêtement sur ce type de produit on marge au max à défaut des agriculteurs leur technique un contrat esclu avec une coopérative l industriel voulait qui baisse le prix à un prix encore plus dérisoire ce qui non pas voulu on produit pendant deux mois dés salade sans pourvoir les vendre à qui que se soit tous est parti à la poubelle cette technique il utilise souvent jusqu a il abandonne car il on plus de moyen de survivre .
( désolé pour les faute je suis dys j aurait voulu mieux expliquer mais j en suis incapable )
ils sont pas mieux que les industriels !!!!
Le parisien a fait un super article à ce sujet, c'est inadmissible ! Pourquoi personne ne dit rien ?
leparisien.fr/eco…php
Le big tasty passe à un format ridicule, le prix augmente et tout le monde accepte ça !